Silvia Calmejane & Marine De Soos: Voyages vers de lointaines contrées

Spontané et instinctif, le geste artistique de Silvia Calmejane se pense dans la continuité des avant-gardes "brut" qui lui ont inspiré sa pratique du dessin. Le monde de l'artiste française est brut, puissant et vulnérable à la fois. Ses tableaux confrontent sans cesse le spectateur à son propre regard. Dans ce face à face avec les personnages qui peuplent son univers, cette dernière cherche à rendre compte de la puissance du « non-reproduire ». Influencée par Basquiat, Rauschenberg ou encore Combas, l'oeuvre de Silvia Calmejane n'en n'est pas pour autant impersonnelle. Dans chacune de ses compositions, ce sont des traces de son histoire, de ses voyages ou encore de ses inspirations qu'elle dissémine au gré du pinceau. Papier, bois, plexiglas, colle et peinture - l'artiste aux techniques mixtes que l'on a découverte il y a quinze ans n'a de cesse d'explorer de nouveaux horizons, dont dernièrement l'abstraction.

Née en 1965 dans le sud de la France, Silvia Calmejane fait des études artistiques à Paris (modèle vivant, peinture à l'huile, aquarelle) avant de commencer une carrière dans la publicité. Après plusieurs années dans ce domaine, elle décide d'arrêter afin de se consacrer entièrement à la peinture. Elle quitte alors la capitale pour retourner dans son Pays basque natal, où elle vit et travaille encore aujourd'hui. Les œuvres de Silvia Calmejane recontre un grand succès en France et à l'étranger. Ses œuvres sont exportées à Londres, Milan, Singapour ou encore Hong Kong. En 2006, elle remporte le prix de la "Création contemporaine" du Musée de Saraleguinea pour son œuvre "Smile".

Marine de Soos évoque la poursuite possible de l'impossible, la suspension du temps. Ses sculptures en bronze puisent ainsi aux sources de la géographie et de l'histoire : qu'elles s'inspirent des hommes aux gestes sages des terres reculées, des femmes aux gestes ancestraux et au port de reine à travers les siècles, cette artiste excelle dans la restitution d'émotions lointaines qu'elle nous rend palpables immédiatement. On partage ainsi la sérénité de ces petits pêcheurs sur échasses, de ces bergers Massaïs immobiles de douceur, de cet homme du Cap Vert encore rempli d'enfance. On cherche à percer le mystère des femmes Birmanes, Massaï, guérisseuses, dont les visages nous traversent mais ne nous voient pas, enfermées dans un monde improbable qui n'appartient qu'à elles. Le travail de Marine de Soos distille depuis une vingtaine d'années une poésie nostalgique qui, dans ce monde matérialiste du XXIème siècle, est riche de sens.

Née en 1967 à Paris, Marine de Soos passe une partie de son enfance sur le continent africain, dont on retrouve la quête et la force à travers son oeuvre. De retour à Paris, où elle vit et travaille, elle débute sa carrière dans le marketing avant de s'orienter définitivement vers la sculpture en 1991.